Déstigmatisation des enjeux du logement à Fredericton
Préparé par Rachel Burke et Xiuming Shi pour la députée Jenica Atwin
L’itinérance n’est pas un échec moral.
L’itinérance n’est pas une représentation directe de la capacité d’un individu à effectuer un travail ou de sa moralité. C’est plutôt en conséquence à des facteurs et des systèmes gouvernant notre société, ainsi que d’expériences vécues que l’on peut se retrouver dans une situation sans domicile.
En attribuant le manque de logement à la moralité d’un individu, on exclut l’impact des systèmes économiques et sociaux dans lesquels la facilité d’accès n’est pas universelle. Ce problème stigmatise aussi le vécu des personnes qui sont très impliquées, à cause de facteurs hors de leur contrôle, dans ces mêmes systèmes. On peut penser aux expériences reliées aux services de protection des enfants, aux programmes correctionnels, aux services reliées aux dépendances et à la santé mentale, et à des enfances défavorables. Après avoir vécu des expériences difficiles dès un très jeune âge, ces personnes se perdent dans un système inadéquat.
Échecs de systèmes
- Transition à partir des services pour la santé et la sécurité des enfants et des familles
- Planification de décharge inadéquate pour les personnes sortant d’hôpitaux, d’établissements de soin ou de programmes
- Transition d’établissements de santé mentale, de dépendance et correctionnels
- Manque de soutien pour les immigrant.es et les réfugié.es
Enjeux socio-économiques
- Revenu inadéquat
- Manque d’accès à du logement abordable
- Inflation du coût de la nourriture
- Soins de santé
- Discrimination
Problèmes de relations
- Expériences traumatiques telles qu’un incendie, une perte d’emploi, et des traumatismes intergénérationnel ou historique
- Problèmes familiaux et violence conjugale
- Dépendances et autres maladies mentales qui sont souvent causées par un certain traumatisme
- Problèmes de santé physique et handicaps
La combinaison de plusieurs facteurs incontrôlables mène à l’itinérance.
Les parcours de vie individuels rendent difficile voire impossible de définir des étapes précises qui ont mené à l’itinérance. C’est plutôt une combinaison de plusieurs facteurs relatifs à un individu qui contribue au statut de sans-abri.e.
- Éducation
- Race ou ethnicité
- Revenu
- Identité de genre
- Handicap
- Dynamique familiale
Pyramide des besoins de Maslow, version modifiée
- Estime de soi, actualisation de soi
- Appartenance et amour, socialisation
- Sécurité, travail et éducation
- Accès à des services sociaux et de santé adéquats
- Besoins de base (nourriture, vêtements, logement)
La liste ci-dessus explique les besoins nécessaires en ordre de priorité, du bas au haut. À partir de cette pyramide, on peut voir que les politiques et pratiques dans les refuges pour sans-abri.es de Fredericton sont défavorables aux personnes qui ont des dépendances ou des problèmes de santé mentale. Lorsque leurs besoins de logement ou de survie ne sont pas remplis, les services deviennent moins accessibles.
30-35% de la population sans-abri vit avec des problèmes de santé mentale.
Plus de 20% de la population sans-abri est affectée par des problèmes de substances illicites.
Plusieurs politiques font obstacle à l’aide dont plusieurs personnes sans-abri ont besoin.
Les soins de santé accessibles à la population sans-abri vis-à-vis quatre clinique sans rendez-vous.
Obstacles à l’obtention de soins de santé :
- Besoins essentiels non-remplis
- Stigmatisation de leur situation
- Peur du jugement possible lors des rendez-vous
- Croyance que leur santé n’est pas aussi importante que celle des autres
Solutions : Modèle priorisant le logement
Objectif : fournir du logement permanent à la population sans-abri avec des problèmes de santé mentale ou des dépendances.
5 piliers
- Accès immédiat à du logement permanent sans condition
- Choix de l’individu et auto-détermination de l’endroit où vivre
- Orientation de récupération et emphase mis sur le bien-être du client ou de la cliente
- Soutien individuel en reconnaissant que chaque client.e est unique
- Intégration sociale et communautaire, accès à des activités
Pourquoi ce modèle ?
Il s’attaque aux enjeux à la base de tous les problèmes.
- Les mesures de réponse à l’itinérance coûtent 7,05 milliards de dollars au gouvernement du Canada annuellement
- Le modèle priorisant le logement coûte 4 milliards de dollars annuellement et les résultats sont plus positifs
- Chaque investissement de 10$ dans ce modèle sauve 21,72$ pour des soins de santé, des services sociaux et des coûts associés au système judiciaire
La réduction des coûts de plusieurs services
- La Société John Howard estime que le programme de logement réduit les coûts de plusieurs services par 53% et crée une réduction de
- 97% dans les visites à la salle d’urgence de l’hôpital
- 91% dans les séjours à l’hôpital durant plus d’une nuit
Conclusions à retenir : la priorisation d’investissements dans des mesures préventives est plus efficace que de miser sur des mesures en réponse aux enjeux auxquels la population sans-abri fait face.