Monsieur le Président, je remercie le député de Vaughan—Woodbridge de partager son temps de parole avec moi aujourd’hui et je remercie tous les députés de participer à cet important débat.
Nous savons à quel point la pandémie a été difficile pour les aînés et à quel point elle a eu des répercussions sur eux, leurs moyens de subsistance, leur qualité de vie, leur santé mentale et même leur sécurité. Nous convenons tous à la Chambre que nous devons en faire plus pour aider les aînés et leurs collectivités. Comme nous l’avons annoncé dans la mise à jour financière, nous verserons un paiement unique pour indemniser entièrement les personnes touchées en 2020. Aujourd’hui, nous avons présenté le projet de loi C‑12, qui vise à exclure toute prestation liée à la pandémie aux fins du calcul du Supplément de revenu garanti à l’avenir.
J’ai eu de nombreuses discussions avec des personnes touchées. Le projet de loi C‑12 contribuera grandement à montrer que les parlementaires savent écouter et que le gouvernement sait passer à l’action. Il n’en demeure pas moins que beaucoup trop d’aînés au Canada vivent encore dans la pauvreté. C’était un problème bien avant la pandémie, mais la COVID, une crise sanitaire mondiale sans précédent, a aggravé la situation. Les aînés qui ont subi une perte de revenus et qui avaient des difficultés financières ont eu accès à une aide d’urgence pour les aider à joindre les deux bouts. Le projet de loi C‑12 protégera les aînés contre la perte de leurs prestations du SRG fondées sur le revenu à l’avenir et il corrigera toute réduction du SRG découlant du fait d’avoir reçu des prestations liées à la COVID. Cela permettra de protéger les aînés en difficulté contre une plus grande pauvreté et de corriger les conséquences imprévues des prestations liées à la pandémie qui avaient été conçues pour les aider.
De nombreuses personnes âgées essaient de survivre d’un chèque de paie à l’autre, et la situation est pire au Nouveau-Brunswick. Dans ma province, un aîné sur cinq vit sous le seuil de la pauvreté et beaucoup d’autres en sont menacés. Ces chiffres sont largement supérieurs à la moyenne canadienne. Ces aînés dépendent du Supplément de revenu garanti pour payer leur loyer, chauffer leur maison et faire l’épicerie, surtout à un moment où le coût de la vie ne cesse d’augmenter. À Fredericton, le loyer moyen d’un appartement de deux chambres est maintenant de près de 1 000 $. Les aînés ont désespérément besoin des mesures que le gouvernement propose.
L’adoption du projet de loi C‑12 est également importante pour notre engagement à promouvoir l’égalité entre les sexes, à favoriser la réconciliation et à lutter contre la discrimination systémique. La perte des prestations du SRG aurait des répercussions disproportionnées sur les femmes, les Autochtones et les Canadiens racialisés, des groupes démographiques qui, statistiquement, sont davantage touchées par la pauvreté. Il est urgent que nous adoptions ce projet de loi et que nous aidions les quelque 90 000 aînés du pays qui ont été touchés. Si ce projet de loi n’est pas adopté, la sécurité économique de milliers de personnes sera encore plus menacée.
J’ai bon espoir que, grâce au leadership de la ministre des Aînés, des changements réels et tangibles se feront sentir partout au pays. Le gouvernement est déterminé à bâtir un avenir meilleur pour les aînés. À titre de députée du Canada atlantique, je peux vous dire que ce changement positif ne se produira jamais assez tôt. D’ici 2036, la population âgée du Canada pourrait atteindre près de 11 millions de personnes. À mesure que la population canadienne vieillit, le nombre d’adultes âgés qui s’attendent à vivre dans des logements subventionnés augmente. Nous devons nous tourner vers l’avenir et prendre des mesures dès maintenant pour éviter que les aînés, qui ont passé leur vie à bâtir ce beau pays, vivent leur âge d’or sous le seuil de la pauvreté.
Je m’en voudrais de ne pas profiter de l’occasion pour dire que nous pouvons faire plus pour soutenir nos aînés et bien d’autres personnes vivant dans la pauvreté. Je suis fière que le gouvernement envisage sérieusement de mettre en place des projets pilotes de revenu de base garanti et qu’il avance vers son objectif de conclure des ententes avec des partenaires provinciaux et territoriaux en vue de la mise en œuvre d’un régime national universel d’assurance-médicaments. Je crois sincèrement que ces mesures pourraient ouvrir la voie à un changement profond et durable.
Autrement dit, pour améliorer la vie de nos aînés, nous devons leur rendre la vie plus abordable. Je suis fière de dire que c’est exactement ce que fait le gouvernement en investissant dans de meilleurs transports en commun, dans des logements abordables et des programmes novateurs, comme le crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles destiné aux familles qui souhaitent ajouter un logement d’appoint à leur maison pour un membre de leur famille immédiate ou élargie. Le gouvernement travaille également à la mise en œuvre de l’allocation Vieillir chez soi qui donnera aux aînés les moyens de rester chez eux plus longtemps, tout en améliorant la qualité des soins de longue durée pour ceux qui en ont besoin. Nous créons également des possibilités pour aider les aînés à entretenir plus de liens, à obtenir du soutien et à être des membres actifs de leur communauté grâce au programme Nouveaux Horizons pour les aînés. Ces initiatives contribueront à améliorer la vie de tous les aînés canadiens, et ce n’est qu’un début. Il est plus que temps que nous redonnions aux aînés leur place dans nos collectivités, où ils seront honorés et respectés.
J’aimerais saluer les organisations de ma collectivité qui travaillent sans relâche auprès des aînés. Elles changent vraiment les choses dans ma circonscription. Le centre pour aînés Stepping Stone et le groupe Senior Wellness Action Group sont deux excellents exemples parmi bien d’autres de personnes qui s’efforcent de mettre en contact des centaines d’aînés de la région du Grand Fredericton afin qu’ils travaillent ensemble pour créer et proposer des activités abordables et accessibles répondant à leurs besoins physiques, mentaux et sociaux. Elles font du jumelage entre aînés et bénévoles, aident les aînés à se préparer aux situations d’urgence, veillent à leur sécurité alimentaire et leur apportent beaucoup d’autres formes d’aide. Elles offrent aux personnes âgées des occasions de se rencontrer, d’apprendre, d’acquérir de nouvelles compétences, de socialiser, de recevoir, de se divertir et de devenir des entrepreneurs. Elles servent de source d’information pour les aînés et les personnes qui travaillent auprès d’eux, comme moi, tout en favorisant leur épanouissement au sein de notre collectivité.
Nous avons de grandes leçons à tirer de cette pandémie. Apporter un soutien adéquat aux personnes âgées doit être en tête de nos priorités. Nous devons investir dans les aînés et nous assurer que les Canadiens pourront couler des jours paisibles dans la sécurité et la dignité. Tout au long de la pandémie, nous avons vu de nombreux exemples d’entraide parmi les Canadiens, et cela doit continuer. Dans de nombreuses collectivités du monde, les aînés sont honorés, ils sont considérés comme des chefs de famille et leur savoir est valorisé. Nous devons faire plus pour les chérir ici au Canada.
C’est auprès des aînés qu’on apprend le plus de choses. Écoutons ce qu’ils ont à dire. Adoptons le projet de loi C‑12.