Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Beaches—East York.
Je commencerai par souligner que la Chambre est située sur un territoire algonquin anishinabe non cédé. Je profite également de l’occasion pour remercier la population de Fredericton pour la confiance qu’elle m’a une fois de plus accordée.
Je les remercie du fond du cœur.
Le retour à la Chambre a certainement été une aventure. Les chemins qui nous ont menés ici sont uniques. Nous avons tous livré nos propres batailles. Nous apprenons, nous grandissons et nous continuons d’avancer. Je félicite mes collègues députés qui ont été élus et qui ont le privilège de représenter les Canadiens à la Chambre.
Je tiens aussi à féliciter Mme Mary Simon de sa nomination historique et de sa carrière remarquable qui l’a conduite jusqu’au poste de représentante de la reine. Elle me fait sentir humble et fière d’être canadienne et reconnaissante de vivre dans ce pays, qui se trouve sur des terres autochtones. Ce fait doit être reconnu tous les jours pour servir de base à la réconciliation. Dans les mots de la gouverneure générale, Mme Simon:
Cette reconnaissance du territoire n’est pas une simple déclaration symbolique. Elle fait partie de notre véritable histoire. Je vous propose un petit exercice dans chacune de vos circonscriptions: cherchez la vérité et apprenez à connaître les réalités du quotidien des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Nous savons que chaque communauté est distincte, mais on ressent une volonté commune de cheminer ensemble sur la voie de la réconciliation.
Dans le discours du Trône, j’étais à la recherche d’une forme de leadership dans le dossier de la réconciliation et d’un passage axé sur l’éducation pour ceux à qui on doit rappeler les relations fondées sur les traités ou ceux qui désirent trouver des façons d’être de meilleurs alliés. La gouverneure générale nous dit de continuer de discuter, d’apprendre, d’échanger, de tendre la main, de bâtir des ponts et de faire le travail — et il reste beaucoup de travail à faire. L’application des droits issus des traités est accueillie avec violence dans l’Est, les droits juridiques et héréditaires sont remis en question dans l’Ouest, une crise de l’eau potable secoue le Nord, une crise du logement a lieu dans les collectivités et les villes de partout au pays et des enquêtes sont menées sur les anciens pensionnats autochtones. Nous avons été confrontés à l’horreur du racisme systémique et du génocide à maintes reprises. Mary Simon l’a fait remarquer: « Nous ne pouvons pas ignorer ces découvertes: elles causent des blessures profondes. »
Pour garantir notre réussite et notre bien-être collectif, il est impératif de faire face aux traumatismes dans la société canadienne. La Commission de vérité et réconciliation du Canada nous sensibilise aux traumatismes intergénérationnels qui se répercutent encore aujourd’hui sur des communautés, au sous-financement de l’éducation et des services d’aide à l’enfance, ainsi qu’à la discrimination. Tous ceux qui ont été surpris par la découverte de tombes anonymes devraient lire le rapport de la CVR. Je les en implore.
La CVR nous parle également du travail qui a été accompli et de celui qui est en cours. Cela a contribué à l’épanouissement et à la guérison de manière considérable, et j’ai eu l’immense honneur d’en être témoin à bien des égards: des enfants se réapproprient leurs noms traditionnels, leurs danses et leurs cérémonies de tambour; des aînés en résidence transmettent leurs connaissances à des institutions qui prônent la décolonisation; on observe aussi de meilleurs résultats scolaires et des capacités accrues dans les domaines de la santé, des sciences et des affaires; enfin, cela se manifeste dans l’art et l’expression culturelle autochtones.
Depuis 2015, des projets de revitalisation des langues autochtones sont menés de façon efficace dans les écoles du Nouveau-Brunswick où l’on enseigne le wolastoqey latuwewakon. Ces efforts ont d’ailleurs empêché l’extinction prévue de la langue wolastoqey.
[La députée s’exprime en wolastoqey et fournit le texte suivant:]
Ktahcuwi kilun mecimi-te wehkanen ktolatuwewakonon weci skat ksihkahtuwohq.
[La députée fournit un texte en anglais dont voici la traduction:]
Nous devons sans cesse utiliser notre langue afin de ne pas la perdre.
[Traduction]
Le discours du Trône a également été lu en inuktitut. Il s’agit d’une étape importante pour le Canada, et nous devrions tous en être fiers. Ce que j’ai entendu dans le discours du Trône, c’est l’intention d’assurer des « [a]ctions en faveur de la réconciliation », des « [a]ctions en faveur de notre santé et de notre bien-être collectifs » et des « [a]ctions contre [la crise des] changements climatiques ». Ces priorités, je les ai également entendues lorsque je faisais du porte-à-porte. Je veux pouvoir retourner dans ma circonscription, au terme de la 44e législature, et montrer à mes concitoyens les résultats obtenus. Je sais que c’est ce que nous voulons tous.
Nous avons l’énorme responsabilité d’agir dès maintenant pour affronter les plus grands défis de notre époque, et ce, au nom des prochaines générations. Nous entendons les jeunes qui manifestent dans les rues chaque vendredi et les étudiants qui font la grève au nom de notre avenir collectif. J’ai en tête tous ces slogans et ces affiches que j’ai vus lors de manifestations sur le climat au fil des ans: « Il n’y a pas de planète B », « Notre maison brûle » et « Changez les politiques, pas le climat ». Ce sont des appels à l’action.
On a entendu dans le discours du Trône que notre planète est en danger, que nous devons nous adapter, que nous avons largement dépassé le point de non-retour et que nous ne pouvons plus rejeter le blâme sur qui que ce soit ou nous quereller au sujet des mesures à prendre pour atténuer les dommages. Toutes les collectivités du globe doivent se préparer à ce qui s’en vient.
Les millions de personnes qui ont signé des pétitions, écrit des lettres, organisé des manifestations, rédigé des résolutions et lancé des campagnes de désinvestissement changent les choses. Leurs voix ont incité de grandes sociétés à s’attaquer à leur empreinte carbone, à élaborer des stratégies de durabilité et à abandonner les plastiques à usage unique. L’énergie renouvelable et les véhicules électriques n’ont jamais été aussi accessibles, et les consommateurs peuvent maintenant faire des choix responsables, ce qui rend le marché plus concurrentiel. Nous avons fait cela. Il ne faut jamais douter que les gestes, même les plus anodins, peuvent avoir un effet d’entraînement et transformer le monde qui nous entoure.
Le gouvernement s’est engagé à protéger 30 % des côtes et des cours d’eau d’ici 2030, à accroître la conservation dans les parcs nationaux, à favoriser le transport actif, à mettre en place des infrastructures communautaires vertes, à mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles, à interdire le charbon et à limiter l’expansion des pipelines.
Je veux que les enfants canadiens soient heureux de retourner à l’école et de planifier leur avenir. Nous avons besoin qu’ils étudient l’ingénierie, les sciences, l’agriculture durable et la théorie critique de la race. Nous avons besoin qu’ils acceptent leur rôle dans la transition en cours. Je veux qu’ils aient confiance en leur gouvernement et que nos actions manifestes les rassurent.
Nous avons besoin d’un calendrier plus ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et je serai la première à l’admettre. Nous devons protéger les océans, les baleines et les espèces séquestrant le carbone et soutenir activement la biodiversité. Nous devons revoir l’utilisation des pesticides et des herbicides, abandonner l’agriculture industrialisée et continuer à développer les énergies renouvelables, tout en donnant aux municipalités les moyens d’être au cœur de cette transformation.
Nous devons également nous préparer aux phénomènes météorologiques extrêmes, atténuer les inondations, mettre en place des coupe-feu et faire appel au savoir autochtone, car nous savons trop bien que les répercussions de la crise climatique se font déjà gravement ressentir dans nos vies, quel que soit l’endroit où nous ou nos proches vivons dans ce pays. La nature a une façon bien à elle de nous rappeler son pouvoir, et la pandémie ne fait pas exception.
Voici un extrait du discours: « La pandémie nous a aussi fait comprendre que la santé mentale et la santé physique vont de pair. » Ce qui m’a conduit ici, c’est notamment la volonté de me battre pour l’accès à la santé mentale dans ma collectivité pour les jeunes, les femmes et les mères autochtones. La COVID‑19 a aggravé une crise qui existait déjà. À l’heure actuelle, dans ma province natale, nous avons une quatrième vague du virus. De plus, les services d’urgence ferment, les travailleurs de la santé sont en grève, les droits génésiques continuent d’être restreints, et 18 000 personnes, rien que dans le centre-ville de Fredericton, n’ont pas accès à un médecin de famille.
Le gouvernement fédéral et ses partenaires provinciaux ont besoin les uns des autres pour combler ces lacunes. Moderniser signifie investir dans la cybersanté, les ressources humaines, le logement et l’immigration, s’attaquer à la crise des opioïdes et mettre l’accent sur la prévention. Tout est lié, et sans les éléments de base nécessaires à la survie, nul ne peut réussir. Pour retenir les médecins et les infirmières, il faut d’abord les écouter et leur demander pourquoi ils sont épuisés. Une meilleure collecte de données, une meilleure planification et une meilleure stratégie peuvent permettre de mieux répartir les ressources dont nous disposons déjà.
J’ai été élue pour la première fois en 2019. Il y avait à peine cinq mois que j’avais commencé ma carrière politique quand la pandémie a frappé; le monde s’est arrêté, nos enfants ne pouvaient pas aller à l’école, les lieux de travail étaient fermés et les avions étaient cloués au sol. D’un seul coup, il est devenu évident que rien d’autre ne compte si nous n’avons pas la santé. J’ai passé les deux dernières années à parler au nom de ma collectivité et à faire entendre sa voix dans cette Chambre pour apporter des changements. Fredericton est un endroit formidable où vivent des citoyens informés et engagés. Chaque fois que je prends la parole, je le fais avec leurs voix à l’oreille. Leur principale préoccupation est l’accès aux soins de santé.
Malgré les difficultés auxquelles nous sommes confrontés en ce moment, je suis plus optimiste que jamais. Le message que j’adresse aux Canadiens aujourd’hui en est un de force et de foi en des jours meilleurs à venir. Je le dis en sachant qu’il est urgent d’apporter des changements et que la disparité est trop souvent ressentie dans notre pays. Moi aussi, je l’ai ressentie. Les gens ne sont pas seuls.
Les règles du jeu ont changé et nous aussi. En regardant dans cette salle, dans les allées et dans les coulisses, je sais que nous sommes prêts à relever le défi. Il faudra que nous soyons tous ensemble: un gouvernement fort et uni, une opposition saine et pragmatique et un engagement réel envers la collaboration.
Je vais lire une fois de plus un extrait du discours. « Il ne sera pas toujours facile ou agréable d’aborder les questions difficiles, et il vous faudra faire preuve de conviction, mais cette démarche est nécessaire. Comme résultat, nous aurons un Canada durable et solidaire, pour vous, pour moi, pour nos enfants et pour les générations à venir. » Le message que j’ai entendu était clair: il faut miser sur l’unité et s’engager à agir. J’appuierai toujours cela.
Madame la Présidente, c’est vraiment agréable de voir mon collègue de retour à la Chambre. Je suis une nouvelle députée du côté du gouvernement, et je suis venue ici surtout parce que je veux être efficace, je veux aborder l’urgence de la crise climatique et je veux être une voix forte pour le gouvernement à l’avenir.
Il est important de noter que notre plan a été le mieux coté de tous les partis de la Chambre en matière de lutte contre la crise climatique. Je pense donc qu’il nous incombe à tous de soutenir ce plan, de travailler ensemble à sa mise en œuvre et de prendre des mesures concrètes pour les Canadiens.
Madame la Présidente, je remercie mon collègue de sa question.
Je suis ici pour insister sur l’urgence de la situation. Je crois vraiment que nos échéances doivent être beaucoup plus rapprochées. Je veux voir une réduction de 60 % des émissions de gaz à effet de serre plutôt que les 45 % auxquels nous nous sommes engagés précédemment.
Encore une fois, c’est ce que je suis venue faire, communiquer cette passion pour l’environnement et l’urgence d’agir et pour rassurer les Canadiens que des voix fortes du côté du gouvernement se soucient profondément de ce que nous devons faire pour protéger l’environnement. Je me réjouis de votre collaboration à cet égard. Il nous incombe à tous ici de tendre activement vers ces échéances et d’assurer une action immédiate.
Madame la Présidente, je suis très heureuse de revoir la députée à la Chambre.
Les aînés sont incroyablement importants pour nous au Nouveau‑Brunswick et en Nouvelle‑Écosse. Nous avons les populations les plus âgées du Canada. C’est un problème dont nous entendons parler dans tout le pays, mais je pense que cela vient en partie de la PCU. Lorsqu’elle a été conçue et que les gens ont présenté leur demande, j’ai été très franche avec les électeurs de ma circonscription sur les conséquences de cette mesure. Il est important de comprendre que de nombreuses personnes qui ont demandé la PCU n’auraient pas été dans le rouge. Elles ont reçu plus d’argent au cours de la dernière période que si elles avaient reçu seulement le Supplément de revenu garanti.
Je pense que c’est une question d’optique et d’éclaircissement des renseignements sur ces programmes et prestations, et j’ai hâte de soutenir la députée et qu’on en parle peut-être avec ses électeurs, car je pense que c’est une question essentielle. Nous ne voulons pas de récupération d’argent versé, mais nous voulons aussi que nos prestations soient utilisées de la façon dont elles ont été prévues.