Communiqué de presse pris du site web du Parti Vert du Canada.
FREDERICTON — Le Parti vert du Canada se dit inquiet du fait que le gouvernement fédéral ne fournit pas tous les faits à la population canadienne et ne respecte pas les droits territoriaux des peuples autochtones alors qu’il poursuit ses investissements dans les petits réacteurs nucléaires modulaires (PRNM) et la promotion de cette technologie comme une solution énergétique propre.
« Le gouvernement fédéral passe sous silence des renseignements cruciaux lorsqu’il affirme que les petits réacteurs nucléaires modulaires cadrent avec la notion d’énergie propre », déclare la députée fédérale Jenica Atwin (Fredericton) alors qu’elle dirige une table ronde de spécialistes sur la politique nucléaire du Canada. « Il n’y a rien de propre dans les déchets nucléaires, peu importe comment le gouvernement essaie de le présenter. C’est un procédé sale et dangereux qui va à l’encontre des investissements qui misent sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables pour contrer les changements climatiques. »
Gordon Edwards, Ph. D., président du Regroupement pour la surveillance du nucléaire et Susan O’Donnell, Ph. D., chercheuse et professeure auxiliaire à l’Université du Nouveau-Brunswick, se joignent à Mme Atwin en tant que panélistes spécialistes.
Voici ce que pense Mme O’Donnell des investissements dans les PRNM :
« Quoi qu’en dise le gouvernement fédéral, des recherches évaluées par des pairs ont déterminé que le plan de développement de la technologie des petits réacteurs modulaires est beaucoup trop lent, comparé aux investissements qui peuvent être faits aujourd’hui dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Le Canada doit continuer à financer la recherche innovante et à explorer de nouvelles idées. Cette recherche doit toutefois être évaluée par des pairs et menée par des institutions publiques et non pas par de jeunes entreprises privées sans véritable savoir-faire de la recherche éprouvée. »
Le mois dernier, le gouvernement fédéral a annoncé un investissement de 50,5 millions dans Moltex Energy Canada Inc., une entreprise de Saint John ayant pour but déclaré d’extraire le plutonium du combustible nucléaire usé du réacteur Candu de Point Lepreau, situé dans la baie de Fundy sur un territoire non cédé des nations Wolastoq et Peskotomuhkati. D’ailleurs, le Grand Conseil des Wolastoq a déposé une résolution [en anglais] demandant au gouvernement de cesser de financer les réacteurs nucléaires de Point Lepreau.
« À la Chambre des communes, nous débattons du projet de loi C-15 pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui enchâsse le principe du consentement préalable, libre et éclairé, déclare Mme Atwin. Entretemps, le gouvernement continue à financer et à promouvoir un développement nucléaire sale et dangereux sans aucune tentative de consultation. »
Mme Atwin conclut : « Alors que le Canada met de l’avant son plan de relance écologique, nous devons faire en sorte que les dirigeants autochtones soient consultés de manière significative et que certains secteurs ne subissent pas une sorte d’écologisation les faisant paraître propres tandis que, de toute évidence, ils ne le sont pas. »