• Post published:avril 19, 2021
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  • Post category:À Ottawa

Le 19 avril 2021

L’honorable Marc Miller
Ministre des Services aux Autochtones

cc. L’honorable Bardish Chagger
Ministre de la Diversité et de l’Inclusion et de la Jeunesse

Chambre des communes
Ottawa (Ontario)  K1A 0A6
Canada

Objet : Le racisme de Services aux Autochtones Canada

Monsieur,

Madame,

C’est avec beaucoup d’inquiétude que je vous écris aujourd’hui pour vous parler du racisme systémique dont sont victimes les employés autochtones de Services aux Autochtones Canada (SAC).

Un article publié récemment par l’APTN a révélé que le racisme existe toujours au sein de ces deux institutions. On y dénonce des problèmes de racisme, de sexisme, d’intimidation, de vengeance insidieuse et de peur menant à des idées suicidaires dans certains cas. Les témoignages présentés sont très préoccupants. Les faits reprochés se sont produits pendant des dizaines d’années et sont étayés par des dossiers internes, des notes, des courriels et des griefs ainsi que par les décisions rendues par les tribunaux à la suite de dénonciations.

Le harcèlement et le dénigrement des personnes semblent être communs, mais le manque de soutien pour les personnes qui ont été victimes de ces comportements est aussi un problème grave. Une employée explique dans l’article qu’une violente altercation au travail lui a rappelé la violence conjugale dont elle avait été la cible, tandis qu’une autre jeune diplômée, venue travailler chez SAC à trois reprises parce qu’elle espérait pouvoir insuffler un vent de changement, a fini par quitter en raison du harcèlement répété à son endroit. Ce sont là des signes que le problème est grave. Aucune des personnes citées dans l’article ne se sentait suffisamment à l’aise pour déposer une plainte officielle contre les responsables de ces actes par peur de subir des représailles. Le sentiment d’être laissé pour compte est d’autant plus évident selon un sondage interne, qui montre que 22 % des personnes interrogées au sein de Services aux Autochtones ont dit avoir subi du harcèlement en milieu de travail, mais moins d’un pour cent  d’entre elles ont déposé des plaintes.

Le sous‑ministre de Services aux Autochtones Canada, Daniel Quan-Watson, et la sous‑ministre déléguée, Valerie Gideon, ont admis qu’il y avait un problème et qu’ils avaient même été témoins de certains gestes. Or, on ne peut plus se contenter de reconnaître le problème, car les peuples autochtones doivent déjà composer avec le racisme systémique dans la plupart des sphères de leur vie. Ils ne devraient surtout pas avoir à s’inquiéter de ce type de situation au sein des services qui ont été créés pour les aider.

J’aimerais terminer sur ces sages paroles de Malcom Saulis, un aîné wolastoqkew de la Première Nation de Tobique, au Nouveau‑Brunswick : « Le pire qui puisse arriver, ce serait que vos mots soient vides de sens ». Voilà qui démontre qu’il est temps de prendre la question au sérieux et d’agir pour mettre en place, dans nos institutions, les changements nécessaires pour respecter les droits fondamentaux de toutes les personnes qui vivent au Canada.

Je suis impatiente à l’idée de recevoir votre réponse, et j’espère que votre gouvernement prendra des mesures concrètes.

Je vous prie d’agréer, Monsieur et Madame, l’expression de mes sentiments distingués.

Jenica Atwin
Députée de Fredericton