J’aimerais répondre aux nombreuses questions qui m’ont été adressées, à juste titre, à la suite de ma récente décision de changer d’appartenance politique en tant que députée de Fredericton.

 

Mon ancien parti est devenu un milieu inhospitalier pour moi pour de nombreuses raisons. Lorsque je préconisais une ligne d’action pour le parti, je n’étais pas soutenue, mes appels au dialogue étaient ignorés. Je me suis alors demandé comment je pouvais aller de l’avant en donnant le meilleur de moi-même pour mes électeurs malgré la grande incertitude que je vivais. Je devais prendre une décision.

On m’a demandé pourquoi je n’ai pas choisi de siéger comme députée indépendante et de laisser les électeurs et électrices décider quel parti politique devrait les représenter lors des élections. Je comprends ce point de vue et j’ai certainement réfléchi à cette option pendant des heures, tout comme à l’idée de quitter totalement la politique. En ce moment crucial et transformateur pour notre société, je ne croyais pas qu’une de ces deux options était la solution pour les électeurs et électrices de Fredericton. Nous venons tout juste de vivre une pandémie, il y a tellement à faire dans notre communauté qu’il me semblait injuste de prendre ainsi position et de ne pas être en mesure d’accomplir mes objectifs. L’urgence que je ressentais en 2019 alors que je briguais un siège à la Chambre des communes est maintenant multipliée par dix.

Je me suis lancée en politique pour faire la différence, pour dire les choses que les autres n’osent pas et pour promouvoir des mesures bénéfiques pour la société et pour la planète. Mes priorités restent la santé mentale, la gestion de l’environnement, les droits de la personne et la justice sociale. J’ai bâti ma réputation au Parlement en ayant une approche respectueuse et en collaborant avec différents partis. J’ai fait entendre les voix de Fredericton à Ottawa, j’ai fait avancer les dossiers de la circonscription dans la machine bureaucratique avec une équipe incroyable et j’ai donné le meilleur de moi-même pour notre belle circonscription. On m’a offert de me joindre au Parti libéral du Canada afin de travailler dans une équipe diversifiée au sein du gouvernement. J’ai fait part des questions sur lesquelles il était important pour moi de continuer à travailler et j’ai été admise.

Malgré l’amertume et la confusion, il y a beaucoup de raisons d’être optimiste. De nombreuses personnes craignent que je ne sois pas respectée. Bien que tout cela soit encore récent, je dois avouer que la gentillesse dont font preuve mes nouveaux et nouvelles collègues et leurs encouragements à mon égard sont incroyables, particulièrement quand je pense à la haine qui m’a été manifestée. Les membres du caucus du N.-B., du caucus de l’Atlantique et du caucus national croient en moi et en ce que j’ai à offrir. Nous avons discuté de l’assurance-médicaments, de soutien aux aîné.es, de logement, du rétablissement post-pandémique, de santé mentale ainsi que d’un revenu garanti suffisant. Je sais que ces mesures sont importantes pour les gens de Fredericton et de partout au Canada. Je m’en voudrais de ne pas mentionner les nombreuses tombes qui ont été découvertes sur les sites des anciens pensionnats. Ces enfants, leur famille et les Wolastoqiyik d’ici nous renseigneront et nous guideront sur la voie à suivre.

J’ai dit que mon travail parlerait de lui-même, que j’allais faire des choses plutôt qu’en parler. Je sais pertinemment que j’entreprends un combat difficile, mais je sais comment me battre. Je dois être fidèle à moi-même et je dois continuer d’avancer. Ce que je souhaite, c’est que vous avanciez avec moi.

Jenica